Impacts et alternatives

Développons ensemble une alternative pour le Daweid

Pour une résilience écologique, climatique et alimentaire, nous proposons une agriculture biologique de proximité :

  • Remise en culture des terres agricoles (maraĂ®chage, arboriculture, apiculture)
  • Mise Ă  disposition de terrains pour de jeunes agriculteurs
  • Approvisionnement des cantines
  • Transformation locale (conserve, bière …)
  • CrĂ©ation d’emplois aidĂ©s pour l’insertion des demandeurs d’emploi
  • Verger pĂ©dagogique pour le public
  • Favoriser l’Ă©conomie locale et circulaire

Impacts de la ZAC Daweid

Artificialisation des terres

La dĂ©marche ZAN (ZĂ©ro Artificialisation Nette), issue du Plan BiodiversitĂ© de 2018, demande aux collectivitĂ©s de rĂ©duire de 50 % le rythme d’artificialisation et de la consommation des espaces naturels, agricoles et forestiers d’ici 2030 par rapport Ă  la consommation mesurĂ©e entre 2011 et 2020, avec un objectif de « zĂ©ro artificialisation » en 2050. Dans le cas de la CCRG, nous nous situons clairement dans l’amplification dĂ©libĂ©rĂ©e d’une artificialisation des terres dĂ©jĂ  largement engagĂ©e dont l’impact sera considĂ©rable avec la perte d’espaces agricoles fertiles, l’impermĂ©abilisation durable des sols, l’appauvrissement de la biodiversitĂ© et la destruction de zones humides rĂ©gulatrices des flux de prĂ©cipitations.

Autonomie et résilience alimentaire

Le système agricole productiviste dominant n’est pas viable Ă  long terme : Ă©rosion de la biodiversitĂ©, appauvrissement des sols, prĂ©dation de la ressource en eau, pollution des sols, de l’eau et de l’air et accĂ©lĂ©ration du changement climatique causĂ©s par l’emploi des intrants azotĂ©s et des pesticides etc. Un changement progressif et irrĂ©versible des pratiques agricoles est nĂ©cessaire, mais la prĂ©servation des surfaces cultivĂ©es est une condition première pour ĂŞtre en capacitĂ© de nourrir les ĂŞtre humains.

La rĂ©cente crise sanitaire et le conflit ukrainien ont Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lateurs de la nĂ©cessitĂ© de relocaliser la production alimentaire afin de la soustraire aux alĂ©as des transports et de la logistique, grands consommateurs d’énergie fossile et soumis aux soubresauts de la gĂ©opolitique. C’est d’ailleurs dans cette perspective que le Plan Climat du Pays Rhin Vignoble Grand-Ballon a menĂ©, en 2021, une rĂ©flexion très consensuelle sur le dĂ©veloppement de l’autonomie alimentaire du territoire, en partenariat avec les diffĂ©rentes instances que sont la DRAAF, la DDT, la Chambre d’Agriculture, la SAFER, l’Agence de l’Eau, la MSA, le PNRBV, la CCRG… Selon ses conclusions, il n’est ni raisonnable ni responsable de sacrifier encore davantage de terres de proximitĂ© alors que le foncier est insuffisant pour les projets d’installation agricole : tel est aussi l’avis unanime des reprĂ©sentants agricoles qui participent aux travaux de notre Collectif.

Biodiversité

La future ZAC Daweid est bordĂ©e : d’une part du cours du Rimbach et sa ripisylve de frĂŞnes et d’aulnes au nord, ainsi qu’un Ă©tang Ă  l’angle nord-est de la ZAC. («Cette ripisylve est un habitat biologique d’intĂ©rĂŞt communautaire prioritaire » rappelle la MRAE ») ; d’autre part du Rohrgraben en limite sud. Ces sites humides accueillent le bruant jaune, un oiseau protĂ©gĂ© et patrimonial. L’étude d’impact a Ă©galement recensĂ© une population d’Agrion de Mercure au sud-est. Cette espèce de libellules est protĂ©gĂ©e et d’intĂ©rĂŞt communautaire.

Le prĂ©sident de la CCRG avance que les sols actuellement cultivĂ©s en maĂŻs ou laissĂ©s en jachère ne prĂ©senteraient pas d’intĂ©rĂŞt pour la biodiversitĂ©. Or, dans son rapport en date du 21 juillet 2021 portant sur un projet d’urbanisation Ă  Staffelfelden, le Conseil National de la Protection de la Nature rappelle que Â« l’artificialisation d’un champ de maĂŻs, par sa non rĂ©versibilitĂ©, prĂ©sente un impact qui ne peut ĂŞtre qualifiĂ© de faible Ă  nul pour la biodiversitĂ©. Cela revient Ă  nier les processus Ă©cologiques les plus basiques, et notamment la vie du sol comme support de biodiversitĂ© ». Ces terres ne sont en effet pas condamnĂ©es Ă  rester des monocultures de maĂŻs.

Budget

Dans sa sĂ©ance du 11/02/2020 la CCRG a validĂ© l’acquisition de 27,5 ha au prix total de 3.050.775 € TTC, plus environ 30.000 € pour un acte notariĂ©. Lors de cette mĂŞme rĂ©union, un prĂŞt avec remboursement in fine d’un montant de 3.060.000 € auprès de l’Agence France Locale relatif Ă  cet achat a Ă©tĂ© validĂ©. L’achat d’autres parcelles de 120 ares pour un montant de 155.200 € TTC a Ă©tĂ© validĂ© en CC le 15/04/2021. Ces sommes sont dĂ©jĂ  engagĂ©es Ă  ce jour, sans compter le coĂ»t des Ă©tudes et Ă©videmment des futurs amĂ©nagements de viabilisation et d’amĂ©nagement. On ne peut que regretter l’ampleur de ces engagements financiers hasardeux qui affecteront durablement les capacitĂ©s de l’intercommunalitĂ© Ă  s’engager rĂ©solument dans une bifurcation Ă©cologique, face aux consĂ©quences inĂ©luctables des dĂ©règlements climatiques sur le territoire, autant du point de vue environnemental que sanitaire et social.

Démographie

Les sources INSEE indiquent que la population totale des 19 communes qui composent la CCRG est passĂ©e de 39 539 habitants en 2014 Ă  38 823 en 2020. Les projections dĂ©mographiques Ă  l’horizon 2050 prĂ©voient une diminution durable de la population du Grand Est, dont une baisse de 150 000 habitants pour le seul Haut-Rhin. De plus en plus, le choix d’une rĂ©sidence n’est pas uniquement liĂ© Ă  l’emploi, mais Ă©galement Ă  la qualitĂ© du cadre de vie. Or, cette crĂ©ation de ZAC induira inĂ©luctablement une dĂ©tĂ©rioration irrĂ©versible des paysages de la vitrine du Florival et de l’attractivitĂ© du territoire.

Eau

Alors que les dĂ©ficits pluviomĂ©triques imposent dĂ©jĂ  la rehausse de 3 mètres du barrage du Lac de la Lauch d’ici 2025 dans la cadre du SAGE pour compenser les effets du rĂ©chauffement climatique, il n’est pas envisageable d’amplifier davantage l’urbanisation du bassin versant de la Lauch et les prĂ©tentions de consommation d’eau. L’étude d’impact relève par ailleurs que « la nappe se situe Ă  faible profondeur au niveau de l’aire d’étude (1,5 Ă  3 m), impliquant une vulnĂ©rabilitĂ© moyenne Ă  forte par rapport aux pollutions.» Comme la station d’épuration d’Issenheim est non conforme en performance, que sa capacitĂ© nominale est dĂ©passĂ©e et que les travaux de remise aux normes ne devraient aboutir au mieux qu’en 2028, l’avis de la MRAe rappelle ainsi que Â«toute augmentation des rejets d’assainissement aurait pour consĂ©quence de dĂ©grader davantage la situation et d’avoir des impacts inacceptables sur les eaux superficielles».

Emploi

La CCRG motive son projet par des perspectives Ă©conomiques qui ne s’appuient pourtant sur aucune Ă©tude de prospective concrète. Les 530 Ă  1000 emplois annoncĂ©s au fil du projet seront-ils des crĂ©ations ou davantage des transferts ? Selon M. THOUMELIN de l’ADIRA (Agence de DĂ©veloppement d’Alsace), Â« les gens souhaitent moins se dĂ©placer pour limiter les frais de carburant ». Or, Ă  ce jour, il n’y a pas de visibilitĂ© sur le type d’emplois créés « car il est difficile d’anticiper les besoins du marchĂ© et donc de connaĂ®tre Ă  l’avance la typologie des entreprises intĂ©ressĂ©es ». L’insĂ©curitĂ© gĂ©opolitique et l’augmentation des coĂ»ts de l’énergie rendent les perspectives de crĂ©ation d’entreprises très alĂ©atoires et le chantage Ă  l’emploi encore moins justifiable.

Mobilité

Corollaires de l’emploi, les dĂ©placements induits par cette nouvelle zone soulèvent le problème d’une augmentation sensible du trafic et de ses nuisances : surfrĂ©quentation et insĂ©curitĂ© routière, augmentation des poids lourds, pollutions atmosphĂ©riques et sonores, bitumage des voiries et parkings… Selon la CCRG, la ZAC Daweid ne gĂ©nĂ©rerait « que » 127 vĂ©hicules supplĂ©mentaires le matin et 162 le soir, des prĂ©visions très Ă©loignĂ©es des objectifs de 530 emplois a minima, car faute de liaison ferroviaire et de desserte rĂ©gulière par autocars, il semble peu probable que les futurs salariĂ©s se dĂ©placeraient tous Ă  vĂ©lo, ou Ă  quatre (ou davantage) en automobile, pour se rendre sur leur lieu d’activitĂ©…

Paysages

Les paysages remarquables Ă  l’entrĂ©e de la vallĂ©e, avec vue sur le Massif Vosgien, sont dĂ©jĂ  gravement menacĂ©s par la construction de lotissements et de zones d’activitĂ©, que l’on vienne de Colmar, de Merxheim ou de Mulhouse. Avec l’urbanisation du Daweid, la porte principale du Florival ne serait constituĂ©e que d’une arche industrielle. On peut rĂŞver Ă  mieux comme accueil pour les touristes ! Il est donc urgent de sanctuariser ces paysages qui contribuent aussi de façon importante Ă  l’attractivitĂ© et au « bien vivre » du Florival. Les plantations prĂ©vues en bordure des voies d’accès ne sont que de piètres habillages cosmĂ©tiques…

A gauche, une terre craquelée asséchée. A droite, une jeune fille tient fermement une feuille d'arbre devant son visage. Derrière elle, on distingue un décor de parc verdoyant.

Quel avenir
voulons-nous ?

Sauver le Daweid

Participation citoyenne

La CCRG minimise les observations des diffĂ©rents contributeurs aux rĂ©unions d’information ou par courrier, notamment toutes les rĂ©flexions liĂ©es Ă  l’artificialisation des terres, au recul des capacitĂ©s agricoles, aux impacts environnementaux sur la biodiversitĂ©, l’eau, les sols et l’air, Ă  la primautĂ© de l’urgence climatique. Elle considère « qu’elles ne sont pas de nature Ă  remettre en cause la poursuite du projet afin d’atteindre les objectifs de la CCRG en matière de dĂ©veloppement Ă©conomique et donc d’attractivitĂ© du territoire» et indique vouloir poursuivre le projet. Les presque 6000 signatures de la pĂ©tition, encore en cours, lancĂ©e par « Action Climat Florival », ne sont ni Ă©voquĂ©es, ni prises en compte.

Résilience climatique

D’après le GIEC, nous devrions stopper toute artificialisation des sols pour enrayer le rĂ©chauffement climatique. Le fait de bĂ©tonner ou macadamiser les terres favorise les fameux Ă®lots de chaleur en rĂ©verbĂ©rant le soleil au lieu de l’absorber comme peut le faire un terrain naturel constituĂ© de terre vĂ©gĂ©tale ou encore mieux de forĂŞt. La double contrainte Ă©nergĂ©tique et climatique nous poussera de toute manièreĂ  court/moyen termeĂ  nous orienter vers plus de proximitĂ© et de sobriĂ©tĂ©. Soit nous nous organisons aujourd’hui calmement, en ayant encore le temps d’y rĂ©flĂ©chir, soit nous le subirons dans la contrainte et dans l’urgence d’ici quelques annĂ©es. Alors que les Ă©lus se sont engagĂ©s sur des objectifs d’un Plan Climat ambitieux, une ZAC Ă  cet endroit ne pourra qu’aller Ă  l’encontre des objectifs fixĂ©s.

Propositions alternatives

En conclusion de son « Rapport de prĂ©sentation du dossier de crĂ©ation », page 54, la CCRG estime que Â« la ZAC Daweid doit ĂŞtre la vitrine de l’engagement Ă©cologique du territoire intercommunal ». Il est Ă©vident que les multiples impacts nĂ©gatifs relevĂ©s plus haut, notamment par la Mission RĂ©gionale de l’AutoritĂ© environnementale, placent hĂ©las le projet aux antipodes de cette louable ambition.

Comme les terrains sont achetĂ©s et que leur transformation semble ĂŞtre irrĂ©versible, nous demandons que de nouvelles affections plus pertinentes puissent ĂŞtre dĂ©cidĂ©es afin de pouvoir mettre en Ĺ“uvre une ambition forte de relocalisation de la production potagère et/ou fruitière de proximitĂ©, menant Ă  une meilleure rĂ©silience alimentaire. Nos partenaires des organisations agricoles estiment que l’autonomie alimentaire doit rester ou doit redevenir une prioritĂ© incompressible des collectivitĂ©s.

Quelques pistes :

  • CrĂ©ation d’une vaste zone maraĂ®chère avec production de fruits et lĂ©gumes en agriculture biologique.
  • CrĂ©ation d’un verger-conservatoire pĂ©dagogique pour la prĂ©servation des variĂ©tĂ©s fruitières rustiques, avec production de fruits et implantation de ruches.
  • CrĂ©ation d’une cuisine collective pour alimenter les cantines des Ă©tablissements scolaires du territoire de la CCRG en repas bios et locaux, voire les hĂ´pitaux et maisons de retraite.
  • CrĂ©ation d’une microbrasserie, d’une Ă©picerie et d’une conserverie transformant la production alimentaire locale.

Ces emplois pourraient ĂŞtre gĂ©nĂ©rĂ©s dans le cadre d’une entreprise d’insertion, permettant ainsi de salarier les personnes en recherche d’emploi et de diminuer le chĂ´mage de la vallĂ©e Ă  travers une ambition forte d’économie sociale et solidaire.

Cette bifurcation vertueuse des ambitions de la CCRG s’accompagnerait naturellement de la mise en œuvre optimale des énergies renouvelables, des mobilités douces et de la reconquête de la biodiversité, notamment à travers l’arboriculture et l’apiculture.

Ainsi, et seulement ainsi, notre collectivitĂ© pourrait se prĂ©valoir de faire du Daweid une vĂ©ritable Â« vitrine de l’engagement Ă©cologique du territoire intercommunal ».